Les communautés du département de Ouallam au Niger ont signé un accord de paix mettant fin au conflit les opposant. Ce conflit a entrainé une centaine de mort, le déplacement interne de plus de 10’000 personnes, et également fortement impacté l’activité agropastorale de la zone.

Facilité par le Centre pour la dialogue humanitaire (HD), l’accord de paix de Ouallam s’inscrit dans la même lignée que celui signé entre les communautés de Banibangou le 21 janvier 2023 et qui a permis depuis lors la libre circulation des communautés, le retour de personnes déplacées et la reprise des activités économiques. Ces médiations locales facilitées par HD à la demande des parties visent à extraire les communautés de la spirale de la violence armée qui secoue leur région.

« La signature de cet accord de paix va soulager nos communautés qui ont été particulièrement affectées par les conséquences humanitaires du conflit armé » a déclaré Hama Hassane, chef de canton de Tondikiwindi. « Nous constatons déjà les bénéfices du processus de médiation : les déplacés reviennent progressivement et nos communautés arrivent à s’entendre pour le partage de certaines ressources naturelles ».

Depuis février 2023, HD a conseillé à leur rythme les différents leaders et représentants des communautés Peulh, Zarma, Arabe et Touareg qui ont progressivement dépassé les blessures du passé et dessiné ensemble une solution négociée à la crise.

« Les communautés de Ouallam ont été les témoins de l’impact positif de l’accord de paix de Banibangou et ont été rassurées par ce premier succès de réconciliation. Parce que les parties étaient prêtes à aller vers la paix, elles ont rapidement pu définir un accord consensuel. L’implication du Ministre de l’Intérieur nigérien, du Gouverneur de la région de Tillabéri et de l’ensemble des parties ayant une influence sur le conflit a également facilité le processus de médiation », a expliqué Abdelkader Sidibé, le Chef de mission Sahel de HD.

La signature de l’accord a permis l’installation d’un comité de suivi inclusif composé de représentants communautaires pour s’assurer de sa mise en œuvre, travailler au retour de milliers de déplacés et gérer les différends résiduels entre les parties. HD soutiendra ce comité dans sa tâche et se tiendra à la disposition des communautés voisines qui souhaiteraient également s’engager dans une dynamique de réconciliation intercommunautaire. 

Rappelons que la diminution des espaces cultivables et des pâturages due au changement climatique et à la pression démographique, couplée à la sédentarisation des éleveurs dans les années 1970, a entraîné au fil des années une hausse de la compétition pour les ressources naturelles entre les communautés.

En parallèle, la région de Tillabéri est progressivement devenue le théâtre d’un conflit opposant acteurs armés non étatiques et forces armées nigériennes. La fréquence des vols de têtes de bétail à grande échelle, des incendies de maisons et de greniers, des attaques contre les écoles et les centres de santé, a conduit à une forte hausse de la vulnérabilité des populations. En 2022, la région de Tillabéri comptait plus de 120’000 personnes déplacées.

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Contexte

La médiation de HD a été conduite dans le cadre de son mandat d’appui aux efforts nationaux de stabilisation du pays, notamment ceux du ministère de l’Intérieur et de la Haute autorité à la consolidation de la paix.

HD intervient dans la région frontalière du Burkina Faso, du Mali et du Niger depuis 2018 dans le but de prévenir et résoudre les conflits communautaires qui alimentent l’instabilité régionale et de permettre aux communautés de retrouver leur caractère civil en s’extrayant du conflit opposant les Etats de la région aux groupes armés. Cette action a été menée avec le soutien financier du Canada.

En Afrique, au Moyen-Orient, en Eurasie, en Asie et en Amérique latine, HD est la principale organisation internationale de diplomatie privée qui s’efforce de prévenir et de résoudre les conflits armés par le dialogue et la médiation.